La rue de Claire

Crions, viens. Dans les rues, viens, le long des murs de béton, crions dans la respiration du ciel, par delà les hautes cheminées qui s’alignent sous les ailes des pigeons. 

Désireux d’hurler, l’amour citadin, maître d’œuvre d’un urbanisme à déconstruire, d’une cité à réinventer, réinitialiser, réviser. Rénovation en profondeur d’un tout, d’un grand ensemble de possibles effrayants mais sublimes. Dévastateurs mais sublimes. Sublimes. Comme nos lendemains si. Comme. Les suprêmes d’orange qu’on croque au matin après la nuit pâteuse, comme. L’aurore qui revient voluptueuse après le sombre orage. Sublimes. Les possibles. Et l’amour qui voudrait ouvrir grands les rideaux, grands, dévaler les étages pour crever le silence de la nuit et courir, courir les rues, sonner à chaque porte, tambouriner aux volets des tristes cœurs, ceux qui n’osent pas, ceux qui, au dehors, ne se risquent à rien, crions, viens.

Claire Larquemain 

légende

• Titre : La rue de Claire
• Série : Ramène ta rue
• Taille : 40 x 40 cm
• Technique : crayon auqrellable