Lourd

Lourd décrit ce qui possède un poids important, difficile à déplacer ou à soulever. Il peut aussi qualifier quelque chose de pesant, encombrant ou accablant, que ce soit matériel, émotionnel ou symbolique. Dans le langage courant, il traduit la gravité ou la densité d’une situation.
Mais pour moi, c’est autre chose.

Monter une expo, c’est comme faire un origami avec du papier de soie : c’est beau, mais ça se déchire vite. Pour Graine de Courge, par exemple, il m’a fallu réfléchir à la fragilité du papier.

Très vite, ça prend les pliures, les rainures, les faux plis, les taches. C’est très sensible à l’humidité, aux températures. C’est un matériau incroyable qui propose beaucoup de variations, mais qui, parfois, n’accepte pas certaines conditions.

Même si la Maison de la Forêt de Montfiquet est un bel écrin, bien isolé, proposant de gros volumes mettant en valeur les tirages, il a fallu revoir un peu ma façon de faire. Il me fallait un matériau qui soit à la fois plus épais, plus résistant et qui garde quand même un minimum de rendu.

Alors, je me suis tourné vers de la bâche. Je ne souhaitais pas non plus des bannières autoportantes, qui sont souvent dédiées à la publicité. Même si elles sont très pratiques.

Je savais que je partais sur des rectangles de plus de 1 m² : un format assez grand. J’ai finalement trouvé une bâche imprimable, avec un système de profilés en alu pour créer de grands kakémonos.

Une fois réglé ce problème de matériaux, on rencontre celui du stockage. D’habitude, je stocke mes dessins à plat, ce qui m’oblige à enlever et remettre les profilés entre chaque. Sauf que c’est une opération qui peut, à la longue, abîmer grandement les œuvres.

Du coup, je me suis mis à chercher des rouleaux de plus d’un mètre de long pour les enrouler sur eux-mêmes. Sauf que le profilé pourrait laisser une marque dessus.

Là encore, il a fallu cogiter un peu pour trouver comment ne pas forcer le pli. Une des solutions simples consiste à stocker mes 9 tubes verticalement la plupart du temps. Finalement, j’ai opté pour une forme de mousse isolante qui accompagne l’enroulement de la barre du haut de l’impression.

Bref… tout cela pour dire que, derrière une exposition, il y a tout un tas d’éléments qui sont parfois assez #lourds à gérer.

L’émerveillement des personnes sur place, les petits mots gentils sur le livre d’or me motivent plus que jamais. C’est une forme de récompense légère qui n’a pas de prix.